THE HOUSEMAID
The Housemaid de Im Sang-soo est un film très beau, très touchant, à la hauteur de ses décors, de ses images. Il est surtout magnifiquement interprété par l'actrice Jeon Do-Yeon dans le rôle de Euny, la servante dévouée.
Dès le début, la tension du film est palpable avec le suicide brutal d'une jeune femme en pleine rue qui préfigure un dénouement tragique.
Dans The Housemaid, Euny est une jeune femme pauvre mais généreuse et qui recherche l'amour sous toutes ses formes. Dans les bras de sa mère d'abord avec qui elle dort, dans le regard de la petite fille ensuite, puis entre les mains du chef de famille.
On ne peut donc guère en vouloir à cette desperate Housemaid en manque d'affection de se laisser corrompre par ce vilain patron. C'est une véritable femme-enfant, naturelle et innocente. Une beauté fragile et pure. Euny ne se farde pas, dort en sous-vêtements.
Comme la Félicité de Flaubert, The Housemaid est un coeur simple. Et c'est en toute simplicité qu'elle nettoie la baignoire :
pieds nus, jambes nues, mouillée...elle s'éclabousse...une scène très sensuelle qui ne manque pas d'attirer le regard lubrique de l'homme de la maison. De par cette douceur et cette naïveté qui la caractérisent, Euny provoquera les foudres de la gent féminine - exceptée de la petite fille qui manque elle aussi cruellement d'affection.
Alors, quand elle tombe enceinte, ce n'est plus un péché, c'est une bénédiction qui tournera vite au martyre de la jeune femme, sacrifiée sur l'autel de la jalousie !
La scène finale fait véritablement honneur à ce drame Sud-Coréen à l'ambiance gothique. En bref, The Housemaid est un régal pour les yeux.