La maladie en poésie

La douleur étant parfaitement insoutenable aujourd'hui, j'ai ressenti un grand besoin de vous parler de la Polyarthrite de bon matin ! 

Philippe Wanufel a publié en 2013 un recueil de poèmes adressés à ce mal et que je conseille aux amateurs de poésie : Lettres à Polly. Loin d'être une longue plainte, ces poèmes  décrivent la  maladie avec délicatesse et légèreté, un régal  :

"Quand mes membres me font souffrir,

Il m'arrive de temps en temps,

                      De me plaindre comme un enfant

                          Dans ces moments de déplaisir,

                      J'accuserais le monde entier

                          De me laisser dans ce guêpier !"

 Bien souvent, les gens me regardent avec de grands yeux ronds lorque j'évoque le nom de cette affection. Bon d'accord, ça ne touche que 0,3 % des français mais quand même, l'Arthrite, vous connaissez ?

Verlaine lui-même était touché par des rhumatismes.

Ben, la Polyarthrite, c'est une Maladie Chronique rhumatismale qui provoque des douleurs intenses dans à peu près toutes vos articulations en particulier le soir, la nuit et le matin (très sympa pour dormir) avec la sensation de s'être fait ruer de coups ou d'avoir chuté dans un escalier (mais attention, l'escalier entier, de haut en bas, hein ? Sinon, ça compte pas !)

A terme, les articulations des extrémités peuvent se déformer et, dans près de 30% des cas vous pouvez avoir des mains de grand-mère à 40 ans... Sooo Glam !

Parfois, vous restez cloué au lit des jours durant, shooté au Tramadol, un opiacé et peut-être le seul truc sympa, à condition de le supporter (nausées +++) ! Aux US, j'aurais même eu le droit à la Marie-Jeanne !

A l'image de Baudelaire (Les Confessions d'un mangeur d'Opium, Les Paradis Artificiels), l'instant est alors propice à l'écriture, à défaut d'absinthe, vous avez déjà l'opium... 

Parfaitement exalté et indolent, vous vous laissez aller à la contemplation du plafond de la chambre et à la rêverie. Bientôt l'inspiration vous envahit telle une vague puissante et, fiévreusement, vous écrivez.

Parfois, sur la douleur elle-même : 

"Peut-être, un jour que la mort nous latera,que la maladie courriére et fourrière nous tiendra fiévreux et douloureux, peut-être miséreux et solitaire, les reverrons-nous (les hôpitaux ) non sans attendrissement"

"Se peut-il qu'étant né sous les plus heureux auspices, j'aille mourir à l'hôpital ?"  Verlaine

D'autres fois, vous êtes plus créatif :

"C'est la Mort qui console, hélas ! et qui fait vivre ; 
C'est le but de la vie, et c'est le seul espoir 
Qui, comme un élixir, nous monte et nous enivre, 
Et nous donne le coeur de marcher jusqu'au soir " Baudelaire

Selon l'INSERM, la Polyarthrite touche 4 fois plus de femmes que d'hommes - pfff, le contraire m'eut étonnée -_- 

Evidemment, au bout d'un long congé maladie, il vous faut reprendre le travail, car vous voilà à demi-salaire. Pour être sûr de ne pas trop souffrir, vous mettez le réveil à 5h du mat' pour prendre La dose de tramadol qui vous permettra de vous mouvoir à 7h !

Si vous êtes curieux, le point a récemment publié un article sur cette maladie et sa difficile conciliation avec le travail : ici.

LA CITATION DU JOUR :

« On ne devrait jamais attendre d'être forcé par la maladie

pour s'arrêter et réfléchir à ce qui compte vraiment dans la vie. »

- H. Jackson Brown