Karine GIEBEL

Je voulais rédiger cet article depuis un moment mais j'attendais d'avoir lu le dernier Giebel avant de m'y ateler. Et je n'ai pas été déçue par son style toujours aussi décapant.

Avec Giebel, le "style scalpel" de Henri Calet prend tout son sens !

Deux fuyards traversent la France, tous deux fuient la mort qui a plusieurs visages : celui des gangsters pour Paul, celui de la maladie pour François. Un duo inattendu de survivants, une union forte et sincère, un voyage initiatique vers la rédemption...

Aujourd'hui, je commencerai donc par une citation de ce roman qui donne envie de bouffer la vie : 

Des phrases courtes, sombres, puissantes comme un coup de poing, tranchantes comme le scalpel...redoutable Karine ! 

Nous sommes proches des héros, nous suivons le déroulement de leurs pensées. Les personnages sont décalés, marginaux, torturés corps et âmes, souvent féminins, ce qui m'a envoûtée d'autant plus - hormis dans le dernier roman où les deux hommes sont à l'honneur ainsi que dans "Jusqu'à ce que la mort nous unisse" où le héros, Vincent, partage la vedette avec la jolie Servane.

Ce roman de la prêtresse du roman noir n'est d'ailleurs pas mon préféré. Dans un décor montagneux, les deux protagonistes enquêtent longuement sur le meurtre du meilleur ami de Vincent et même si l'écriture est très agréable à lire, l'action se fait attendre.

"Terminus Elicius", son premier roman, nous plonge dans les perturbations mentales de Jeanne, jeune secrétaire dans un commissariat et qu'un tueur en série choisit pour confidente. La pauvre étant déjà malmenée par une tendance à la skisophrénie et à la paranoïa. Rien que pour le final, le jeu en vaut la chandelle ! Un final à la Giebel...

Voici deux nouvelles de Giebel qui valent le détour : courtes mais toutes deux aussi efficaces et surprenantes que ses romans. L'une en particulier nous entraîne dans une vengeance post-mortem diabolique ! Je les conseille aux novices comme aux amateurs de Giebel ; à déguster sans modération...

 "Meurtres pour Rédemption" est l'un de mes romans préférés de Madame Giebel. Dans l'atmosphère insoutenable et pourtant étrangement familiale d'une prison, Marianne, jeune détenue au tempérament de feu survit malgré les coups, les injures, les humiliations et, peut-être le pire, sa culpabilité. Mais Marianne est une guerrière et la porte de sortie n'est pas loin...si on y met le prix !

"Les Morsures de l'ombre" où quand le bourreau est une femme... C'est sans doute mon roman préféré. Il m'a beaucoup fait penser à "Alex" de Pierre Lemaître (j'en parlerai une fois prochaine). Les descriptions des tortures vengeresses infligées par la jolie rousse sont terribles de réalisme et le pauvre condamné à les subir en souffre d'autant plus qu'il n'est pas coupable. Terrible, on vous dit !